PhotographeInspirant : Steve McCurry

La photographie contemporaine et plus particulièrement le photojournalisme ne serait pas ce qu’il est sans certains grands noms. Certains d’entre eux ont pris de gros risques en s’aventurant dans des zones de conflit et de guerre. Ils sont pour nous photographe moderne une grande inspiration.

Celui dont je vais vous parler aujourd’hui est un des photojournalistes les plus populaires. Même sans connaitre ses images, en entendant son nom une majorité de personnes vous diront qu’ils le connaissent. Beaucoup de gens connaissent l’Afghane aux yeux verts, sa photo la plus connue tant elle a été publiée et utilisée dans les médias. Je suppose que vous avez déjà trouvé le nom de celui que je vais vous présenter dans cet article ? Je vais vous parler de Monsieur Steve McCurry.

Biographie

Né dans la banlieue de Philadelphie en Pennsylvanie en 1950. Steve fait ses études au Collège d’arts et d’architecture à la Pennsylvania State University qu’il quitte en 69 avec les félicitations. Il se lance ensuite pour des voyages un peu partout dans le monde. A son retour, il travaille pour un journal local, pendant deux ans, jusqu’en 1978.

Cette année-là, il décide faire un voyage en Inde, qui sera le premier d’une longue série. Il fait un long périple à travers le sous-continent (indien), explorant tout le pays avec son appareil photo et voyageant avec à peine plus que quelques vêtements et son matériel photo. Travaillant comme photojournaliste pigiste, il apprit à attendre et à observer la vie. Il se rendit compte que dans l’attente, « les gens oublient l’appareil photo et leur âme pénètre l’image ».

Sa carrière démarre vraiment lorsqu’il traverse la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan, déguisé tel un indigène pour pénétrer dans les zones contrôlées par les moudjahidines juste avant l’invasion soviétique. Il ressort avec ses bobines de film cousues dans ses vêtements. Premières photos à montrer ce conflit qui débute, elles sont publiées dans le monde entier.

Grâce à ce reportage, il obtient le prix Robert Capa Gold Medal du meilleur reportage photographique à l’étranger, un récompense décernée aux photographes les plus courageux et ayant fait preuve d’une initiative exceptionnelle. Par la suite, il couvre d’autres zones de conflits internationaux ou civils tels que la guerre Iran/Irak, le Cambodge, les Philippines, la guerre du Golf, l’Afghanistan et l’Ex-Yougoslavie. Mais à travers ses reportages, il veut surtout montrer les conséquences humaines causées par les guerres.

Plus récemment

Le 11 septembre 2001, Steve est chez lui à New York, il vient de rentrer d’un voyage au Tibet. Il est dans son appartement qui donne sur le Washington Square Garden lorsque les avions percutent les tours jumelles du World Trade Center. En voyant la fumée et les flammes, il attrape son appareil et monte rapidement sur le toit de l’immeuble d’où il a une vue imprenable sur le Lower Manhattan. Il aura juste le temps de prendre quelques clichés des tours avant qu’elles ne s’écroulent. Il va également prendre des photos dans les décombres où règne le chaos et une atmosphère de mort le soir et le lendemain matin très tôt avant que le site soit totalement interdit d’accès.

En 2016, un scandale éclate autour de quelques-unes des photos de Steve McCurry dont une des plus connues, son portrait de l’Afghane aux yeux verts. Certaines de ses images auraient été mises en scène et retouchées. Fait que le photographe finira par avouer quelques mois plus tard faces à des preuves irréfutables. Malgré ces faits, Steve McCurry a été, et restera, une des plus grandes référence de la photographie contemporaine pendant plus de trente années, avec des couvertures de livres et de magazines, une multitude de livres et d’innombrables expositions à son nom un peu partout dans le monde.

Ses photos

Lors de son expo “The World of Steve McCurry” qui se tenait à Bruxelles en 2017 et que j’ai eu la chance de visiter, je me suis arrêté sur quelques-unes de ses œuvres que je trouvais les plus réussies et les plus touchantes. J’en ai retenu une plus particulièrement dont je vais vous raconter l’histoire.

#1 Photo © Steve McCurry

Circonstances

Cette photo appelée l’afghane aux yeux verts est celle de Sharbat Gula, une femme afghane de l’ethnie Pachtounes. C’est en Juin 1985 que son visage est devenu célèbre suite à la publication de cette photo sur la couverture du magazine National Geographic. Elle n’a alors que 13 ans et le seul nom qu’on lui connait à travers le mon est ce surnom “d’afghane aux yeux verts” jusqu’à ce qu’elle soit retrouvée en 2002.

L’histoire se passe en 1984 dans un camp de réfugiés près de Peshawar, au Pakistan. Ce matin d’automne là, Steve McCurry entend des voix venant d’une des tentes du camp. En s’approchant, il réalise que c’est une école de filles. L’institutrice accepte qu’il prenne quelques photos de la classe, et il prend trois photos d’élèves dont Sharbat Gula, une petite orpheline. Ses parents ont péris au cours d’un bombardement. Elle a des yeux d’un vert hypnotisant et un regard pénétrant avec une grande émotion dans l’expression.

Mais à ce moment, Steve McCurry est loin de se douter qu’il vient de prendre un cliché qui fera partie de l’histoire de la photo à travers le monde. En effet, la jeune afghane fera la couverture du National Geographic avant de devenir un emblème du magazine. Elle sera même associée au magazine, comme un logo le serait pour une marque.

Le Miracle

En 2002, Steve retourne en Afghanistan avec au fond de lui l’espoir de retrouver cette petite fille. Il réalise malgré tout que la retrouver serait un vrai miracle. Mais un jour, il aperçoit une femme dont la burka est relevée et voit un regard éteint mais les yeux verts qu’il voit lui sont familiers. Soudain, il réalise que c’est bien elle. Cette fillette est devenue mère de famille nombreuse. Il reprendra une autre photo de Sharbat Gula dans la même posture. Cette deuxième photo de l’afghane, avec un regard toujours tout aussi envoûtant, fera également la couverture du National Geographic.

#2 Photo © Steve McCurry

La deuxième photo de Steve McCurry que je voulais aborder, est celle de ce tailleur indien souriant, dans l’eau jusqu’au cou et transportant sa machine à coudre ruinée. Elle a été prise à Porbandar en Inde en 1983 pendant la grande mousson. Steve s’est mouillé pour cette photo, au propre comme au figuré. Le magazine National Geographic l’a utilisée pour l’une de ses couvertures, ce qui a permis au fabriquant de la machine à coudre de la voir et de décider d’offrir une nouvelle machine à cet homme. Steve McCurry a toujours beaucoup aimé appliquer le théorème de Robert Capa: “si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez prêts“.

Voici une petite sélection d’autres photos incontournables de Steve McCurry

#3 Photo © Steve McCurry
#4 Photo © Steve McCurry
#5 Photo © Steve McCurry
#6 Photo © Steve McCurry
#7 Photo © Steve McCurry
#8 Photo © Steve McCurry
#9 Photo © Steve McCurry
#10 Photo © Steve McCurry
#11 Photo © Steve McCurry
#12 Photo © Steve McCurry
#13 Photo © Steve McCurry

Conclusion

Qu’il ait effectivement mise en scène certaines de ses photos ou qu’il en ait retouché d’autres récemment (en 2016) à l’air du numérique pour les rendre plus belles et plus attirantes pour rester dans le coup. Moi je trouve personnellement que ça n’enlève rien à la qualité de son travail et à son mérite d’avoir été sur le terrain en temps de guerre tout comme d’avoir pris des risques pour réaliser quelques-unes des images les plus spectaculaires et impressionnantes de l’histoire de la photographie “pré-numérique”.

Si ce nouvel article photographes inspirants vous a plu, n’hésitez pas à lire les autres si ce n’est pas encore fait. Sinon, laissez-moi votre avis, vos questions en commentaire ci-dessous.

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