La profondeur de champ est la zone de l’espace qui entoure et inclue le sujet photographié et que l’œil humain voit nette. On appelle donc aussi cette zone la « zone de netteté ». Par conséquent, tout ce qui se trouve à l’intérieur de cette zone est net et tout ce qui est à l’avant et à l’arrière de cette zone est flou. Vous me direz que c’est assez théorique tout ça… et vous avez raison. Mais je ne vais pas m’arrêter là ! Dans cet article, je vais vous montrer de quoi on parle avec des exemples imagés mais je vais aussi vous expliquer comment la gérer au mieux et obtenir la zone de netteté adaptée selon le sujet photographié.
Lien avec l’ouverture
Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe un lien directe entre la profondeur de champ et l’ouverture du diaphragme choisie. C’est en effet, le réglage de l’ouverture du diaphragme qui vous permet d’influencer votre profondeur de champ et donc de faire varier en fonction des besoins. Plus on aura un grande ouverture de diaphragme (petite valeur, f/4 ou f/2.8 par exemple), plus la zone de netteté sera réduite. A l’inverse, si on choisi une petite ouverture de diaphragme (grande valeur, f/8 ou f/16 par exemple), on obtiendra une grande profondeur de champs ou zone de netteté. Voici un petit exemple en image pour vous faire une idée de l’effet obtenu.
Exemple en image
Si les images précédente ne vous ont pas encore totalement éclairé, rien de tel qu’un exemple concret. Dans l’exemple ci-dessous, on peut constater que selon le réglage d’ouverture choisi, on obtient des zones de netteté (ou profondeurs de champ) différentes et plus ou moins importantes.
La profondeur de champ en pratique
Sur le terrain, vous l’aurez compris, il est utile de connaître le type de sujet à photographier. Cela permet de déterminer la profondeur de champs désirée et par conséquent l’ouverture à utiliser. Par exemple, en portrait, le photographe souhaitera avoir une faible zone de netteté pour mettre son sujet en évidence et ne pas être distrait par l’arrière-plan. En effet, la faible profondeur de champs créera un flou d’arrière-plan qui atténuera ou fera disparaitre tout élément se trouvant à une certaine distance du sujet. Par contre, pour du paysage, ce même photographe règlera l’ouverture sur une grande valeur (entre f/8 et f/16 en général) afin d’obtenir une grande profondeur de champs et un maximum de netteté. Cela lui donnera de la netteté sur toute l’étendue de son paysage et de son image.
Les autres moyens d’influencer la profondeur de champ
Il est aussi très intéressant de savoir qu’il existe d’autres façons d’influencer la profondeur de champ que de jouer sur l’ouverture du diaphragme. En effet, si vous êtes limité dans les valeurs d’ouverture de votre diaphragme et que vous ne pouvez pas ouvrir suffisamment pour créer un flou d’arrière-plan, il existe d’autres actions possibles qui permettent de la modifier.
1. La distance par rapport au sujet
La distance qui sépare l’appareil photo du sujet est la deuxième chose qui permet d’influencer la profondeur de champ. En effet, à une même ouverture de diaphragme, la zone de netteté sera plus importante si le sujet est plus loin de l’appareil et plus courte s’il est tout près. Par exemple, à valeur une ouverture de f/5.6, la profondeur de champ ou zone de netteté sera peut-être de deux ou trois mètres si le sujet est à dix mètres alors qu’elle ne sera de quelques centimètres si ce même sujet n’est plus qu’à un mètre de l’appareil. Donc, lorsque vous n’arrivez pas à obtenir un joli flou d’arrière plan même à plein ouverture, pensez que vous rapprocher de votre sujet peut vous y aider.
2. La longueur focale
De la même manière, modifier la longueur focale de votre objectif permet de faire varier la profondeur de champ d’une manière ou d’une autre. Plus la longueur focale sera longue, plus la zone de netteté sera réduite pour une certaine valeur d’ouverture de diaphragme. Pour cette même valeur, la zone de netteté sera bien plus importante si vous utilisez un objectif grand angle. Et si on y réfléchit, zoomer, autrement dit augmenter la longueur focale, revient à se rapprocher de son sujet, comme pour le point précédent. Et on peut même combiner les deux 😉.
3. La distance entre le sujet et l’arrière-plan
Comme la zone de netteté a une certaine profondeur (de champ), cela signifie que selon sa distance l’arrière-plan peut se trouver inclue s’il n’est pas assez éloigné de votre sujet. Imaginez-vous prendre le portrait d’un ami qui se trouve à un mètre devant la façade d’un bâtiment. Il y a de grande chance que vous ne puissiez pas rendre cette façade floue. Une technique pour y arriver est simplement de faire avancer votre ami pour qu’il s’éloigne de cette façade. De cette manière elle sortira de la zone de netteté et deviendra automatiquement flou sans rien changer d’autre.
4. La taille du capteur
Vous savez sans doute qu’il existe deux grands types de capteur d’image dans les appareils photo. Eh bien la taille du capteur influence également la zone de netteté de vos images. C’est assez simple à comprendre puisque, utiliser un capteur plus petit, de type APS-C, revient à recadrer dans l’image ou autrement dit, d’utiliser une plus grande longueur focale (ou de zoomer), en gros ce que j’ai expliqué au point 2. Et ce qui a exactement le même effet que de se rapprocher physiquement et que j’ai expliqué au point 1. Donc, selon le type de capteur qui équipe votre appareil, vous pouvez avoir une profondeur de champ plus courte à la même ouverture (f/5.6 par exemple) pour un sujet qui se trouve à la même distance de vous que votre copain qui lui utilise un appareil à capteur plein format.
La compréhension de la profondeur de champ est essentielle pour faire les choix les plus pertinents en fonction des sujets photographiés, et cela d’autant plus lorsque l’on débute la photographie. J’espère avoir été clair dans mes explications et mes exemples. Si ce n’était pas le cas ou si vous souhaitez plus de détails, une question, un commentaire sont toujours les bienvenus. N’hésitez donc pas à me donner vos impressions en commentaire ci-dessous, si vous le souhaitez.
Bonnes photos