Pour cet article, je reviens à un sujet plutôt technique mais aussi très artistique et inspirant. Il y a quelque temps j’ai en effet découvert la double exposition. C’était sur Instagram en suivant Ben (8en8er), un photographe français qui pratique beaucoup la photographie argentique et plus particulièrement le portrait et la photo de rue en double exposition. Je me suis d’abord dit Wouaw c’est cool, j’aimerais apprendre à faire ça… En creusant, j’ai compris que c’était en superposant deux images prises successivement (en argentique). Je pensais qu’à la prise de vue ce n’était possible qu’en argentique et que pour le numérique ça se faisait uniquement en post-traitement. Et bien je me trompais !
Eh oui, en 2018, une majorité d’appareils photo numériques proposent une fonction double (ou multiple) exposition directement dans l’appareil. C’est le cas des Nikon et Fuji, appareils pour lesquels j’ai un peu plus d’expérience. Je me renseignerai pour les Canon et autres… 🙂. Je disais “INSPIRANT”… en effet, depuis que j’ai découvert cette technique, je me suis beaucoup amusé évidemment mais j’ai surtout réalisé qu’avec un peu de pratique et d’imagination il est possible de réaliser des photos très différentes de ce qu’on fait en général et certainement intéressantes. Mais je vais vous en dire plus dans la suite de cet article…
La technique en elle-même
La technique de double exposition, aussi appelée surimpression est un technique photographique très ancienne. Aussi vieille en tous les cas que la photographie argentique de laquelle elle est issue. A l’origine, les premiers appareils photo ne possédaient pas de mécanismes permettant l’avance du film. Il était donc courant que le photographe obtienne de façon volontaire (ou involontaire) des images représentant en surimpression différentes scènes qu’il avait photographiées. Plus tard, avec la plupart des appareils argentiques, il était possible de débrayer manuellement le mécanisme d’avance du film dont ils étaient équipés de façon à exposer une seconde fois le négatif.
Ce procédé permettait de prendre deux photos à des moments et des endroits différents et par superposition les avoir sur une seule image. C’était alors devenu un désir du photographe de réaliser ce genre de clichés. Tous ceux qui ont eu la chance de pratiquer un minimum la photographie argentique se sont certainement essayé à cette technique très amusante.
Et en numérique ?
Avec l’arrivée du numérique, les photos en double exposition sont devenues d’autant plus simple à réaliser. D’abord en post-traitement avec des programmes comme Photoshop, où il suffit de sélectionner deux photos et de les fusionner dans une seule image. Ensuite, directement à la prise de vue grâce à une fonction dédiée de votre appareil numérique. Personnellement, je ne considère pas vraiment le post-traitement avec Photoshop comme de la photographie. Je le voit plutôt comme du graphisme. Les résultats peuvent d’ailleurs parfois être très bluffant. Mais je trouve qu’il y a moins de mérite et peu ou pas de satisfaction pour les photographes que nous sommes 🙂. Disons simplement que c’est une toute autre discipline.
Comment faire ?
La mise en pratique de cette technique est très simple. Ce qui l’est moins c’est de trouver le ou les sujets qui conviennent et pouvoir les cadrer de façon à obtenir des résultats agréables à regarder ou esthétiquement intéressants. Je vous décris simplement comme vous y prendre avec votre appareil photo, que ce soit en argentique ou en numérique.
1. En argentique
Avant de commencer, vérifiez que l’appareil que vous souhaitez utiliser possède un petit bouton permettant de débrayer le mécanisme d’avance du film. En général, il se trouve sous l’appareil. Quand il est actionné, il permet de recharger l’appareil pour une nouvelle photo sans faire avancer le film. Après avoir chargé un film dans votre appareil et fait votre première photo comme pour toute autre prise de vue en photographie argentique, appuyez sur ce petit bouton sous l’appareil et en même temps rechargez pour refaire une photo. Cadrez pour la deuxième exposition de la vue en cours. Pour la suite, vous avez le choix, faire des photos simple ou suivre la même procédure pour de nouvelles double expositions. Vous verrez le résultat quand vous aurez développé.
2. En numérique
C’est un peu plus simple ! Ou du moins plus rapide vu qu’il ne faut pas attendre le développement pour se faire une idée du résultat de votre création. Pour trouver le mode de prise de vue en multiple exposition, il faut nécessairement entrer dans le menu. Pour Nikon, vous le trouverez dans le menu “Mode Prise de Vue”, en sous menu “Surimpression”. Vous devez l’activer. Vous avez le choix de deux ou trois photos successives et si c’est pour une seule photo ou pour une série. Une fois activé, les deux ou trois photos que vous prendrez n’en formeront qu’une seule.
Chez Fuji, pressez le bouton DRIVE et vous trouverez tous les modes de prise de vue (simple, rafale, bracketing, panoramique,…) dont “Exposition Multiple”. Quand vous l’aurez sélectionné, ce mode vous demandera après la première photo si vous souhaitez la garder et vous pourrez y insérer la deuxième. L’avantage de Fuji c’est que vous voyez le résultat avec la deuxième photo avant de déclencher. Vous pouvez donc composer à votre aise. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus pour les autres marques.
Il est clair que pour cette technique, l’avantage du numérique est de pouvoir observer directement le résultat sur l’écran de votre appareil et éventuellement de corriger le tir en ajustant vos réglages et vos cadrages.
Quelques photos réalisées directement à partir du Nikon D750
Je vous propose quelques images que j’ai réalisé récemment avec cette technique.
Si cette technique vous intéresse, n’hésitez pas à aller jeter un œil sur Instagram ou Pinterest. En faisant une recherche sur les mots clés “double exposition“, “double exposure” ou “surimpression“. Cette technique permet d’obtenir des résultats qui vous étonnerons. La seule limite est celle de votre imagination. Notez quand même que certaines images sont des réalisations faites sous Photoshop ou équivalent. Une bonne partie d’entre elles sont assez compliquées à réaliser directement à la prise de vue.
Voilà c’en est fini pour cet article sur la double exposition, j’espère que ça vous a donné des idées. Si vous souhaitez en apprendre plus sur la photographie, rendez-vous sur la page « SE FORMER » du site. Laissez-moi un commentaire ou vos éventuelles questions dans la rubrique ci-dessous. Je me ferai un plaisir de vous répondre. A bientôt pour un autre article…